quarta-feira, 6 de agosto de 2014

A LÍBIA NO CAOS




Dans la capitale libyenne, près de Tripoli, le 2 août 2014, un immense nuage de fumée noir s'échappant d'un dépôt d'hydrocarbures en feu. (AFP/MAHMUD TURKIA)




Alguns intelectuais franceses, de orientação ideológica bem conhecida, e que foram entusiastas da intervenção ocidental na Líbia, respondem à questão do "Nouvel Observateur" sobre se teria valido a pena derrubar Qaddafi, atendendo à situação de caos completo que se vive no país.

Registam-se as respostas de Dominique Simonnet, Bernard-Henri Lévy (o grande paladino do bombardeamento, figura próxima de Sarkozy e um dos mais influentes representantes do sionismo internacional em França - a quem Pierre Assouline caricaturizou como o "Lévy d'Arabie"), Nicole Bacharan, Frédéric Encel e Pascal Bruckner. Também citado, André Glucksmann, que apoiou a invasão mas não responde a este inquérito.

Transcreve-se a entrevista:

La Libye en plein chaos : fallait-il vraiment renverser Kadhafi ?





Bernard-Henri Lévy, Dominique Simonnet, Pascal Bruckner et bien d'autres avaient pris position il y a 3 ans en faveur de l'intervention militaire occidentale. Le regrettent-ils, maintenant que le pays est plongé dans la guerre civile ? Leurs réponses.


Face au chaos qui règne en Libye, devenu trois ans après la chute de Mouammar Kadhafi un vaste champ d'affrontements entre milices, certains commencent à douter de l'opportunité de l'intervention occidentale de 2011.
 
Dans son éditorial du 30 juillet, "Le Monde" dresse le bilan "du naufrage de la révolution" et s'interroge sur la "pertinence" d'une opération que le quotidien avait pourtant approuvée : "Washington, Paris et Londres ont-il eu raison de mener cette campagne de bombardements aériens qui a permis aux rebelles de l'emporter sur Kadhafi ? [...] Questions auxquelles, au regard du chaos qui emporte la Libye, il est difficile d'échapper."


Le 16 mars 2011, le quotidien avait publié un texte d'intellectuels appelant à un engagement urgent des Occidentaux en Libye. Parmi les signataires : Bernard-Henri Lévy, Pascal Bruckner, Nicole Bacharan, Dominique Simonnet ou encore Frédéric Encel. Regrettent-ils d'avoir signé ? Avec le recul, doutent-ils finalement du bien-fondé de l'opération militaire ? Voici leurs réponses.

Dominique Simonnet, écrivain, à l'initiative du texte

On ne peut pas prôner l'indifférence et la non-intervention au nom d'un futur hypothétique"
"'Le Monde' a raison, il est impossible de ne pas se poser la question. Que fallait-il faire ? Faut-il regarder des crimes abominables commis par un Etat ou un dictateur contre son propre peuple sans bouger ? Faut-il intervenir ? Ces questions n'ont pas de réponse simple, c'est toujours un pari sur l'avenir.

A l'époque, j'étais avec mon ami André Glucksmann, nous discutions de la Libye et nous étions absolument terrifiés par ce qu'il se passait. André m'a poussé à écrire un texte. Nous l'avons rédigé en 2 heures. Je l'ai proposé au "Monde" qui a donné aussitôt son accord. L'intervention ensuite a fait débat, mais pour nous, l'idée était de pousser un cri, d'essayer de mobiliser les politiques, de susciter chez eux, si ce n'est l'envie d'intervenir, mais au moins celle de réfléchir, de prendre leur responsabilité. C'était une prise de position morale.

Kadhafi était en train de massacrer son peuple dans une abomination sans nom. Je pense qu'il était
impossible de ne pas dire : "Faisons quelque chose, nous qui avons les moyens d'intervenir".
S'il n'y avait pas eu d'intervention, la Libye ne serait-elle pas déjà dans le chaos ? On ne peut pas se permettre de prôner l'indifférence et la non-intervention au nom d'un futur hypothétique. La Libye résume très bien toute la question des droits de l'homme aujourd'hui et des interventions au nom des principes démocratiques et de la liberté.

Que font les démocraties face à des peuples qui sont en souffrance ? Il ne peut pas y avoir une réponse générale. Parfois, on aide et on avance, parfois c'est un échec. Quelque soit l'option choisie, on est toujours perdant dans cette histoire... Ou je dirai plutôt, on n'est perdant qu'aux yeux de ceux qui restent assis et ne bougent pas.

Peut-on faire mieux ? Là, une autre question se pose, une question de démocrate : jusqu'où intervenir ? Peut-on aller jusqu'à construire une démocratie malgré un peuple ? Non, il faut aussi que le peuple qui réclame de l'aide reprenne son destin en main. Mais malgré tout, c'est vrai qu'il faudrait une mobilisation plus importante, un poids politique plus important, notamment au niveau européen, pour que l'accompagnement du peuple en détresse se fasse au mieux, mais on ne peut vivre à sa place non plus."

Bernard-Henri Lévy, philosophe

Kadhafi serait un autre Bachar al-Assad"
"Que se serait-il passé si l'Occident n'était pas intervenu ? La guerre se serait sans doute installée. La Libye serait peut-être devenue une sorte de Syrie. Kadhafi serait, aujourd'hui, un autre Bachar al-Assad. Et le nombre des morts libyens se chiffrerait en dizaine de milliers, pour ne pas dire davantage.

J'ajoute qu’il y a là une vraie question de principe. Un événement ne se juge pas à ses conséquences. Ni ces conséquences à leurs possibles et propres conséquences. On ne juge pas le présent en fonction de son éventuel futur dont, par définition, nous ne savons rien. Ou bien soit : mais alors, personne ne bouge, et cette éventualité d'un présent réinterprété par avenir lourd de péripéties, de drames, de tragédies imprévisibles paralyse toute espèce d'action et d'initiative.

Bref, je n'ai, pour ma part, aucunement changé d’avis. Il fallait sauver Benghazi. Il fallait lever le siège de Misrata bombardée. Il fallait montrer que l'Occident n'était pas l'allié, par principe, des tyrans contre les peuples. Il fallait, pour notre part au moins, casser le mauvais ressort de la guerre des civilisations et montrer que les démocraties ne pariaient pas, a priori, sur je ne sais quelle impossibilité ontologique de la démocratie dans le monde arabe. Et à ceux qui ont donné sa chance à la liberté et au droit, à Sarkozy, à Cameron et, dans une moindre mesure, à Obama, vous verrez que l'Histoire rendra justice."

Nicole Bacharan, historienne et politologue

On ne peut pas faire de brouillon de l'Histoire"
"Fallait-il intervenir ? C'est une question à laquelle on ne peut répondre ni par oui ni par non. En 2011, Kadhafi et ses fils promettaient que le sang allait couler dans les rues et il y avaient toutes les raisons de les croire sur parole. Un carnage était annoncé. L'Otan a tenté de l'arrêter. Si l'intervention n'avait pas eu lieu, le carnage aurait eu lieu, et peut-être qu'aujourd'hui, au vu ce qu'on voit en Syrie ou ailleurs, la Libye aurait tout de même plongé dans la guerre civile. On ne peut pas faire de brouillon de l'Histoire.

J'ai signé cet appel, je n'ai pas de regret de l'avoir fait. Nous ne sommes ni des militaires, ni des politiques, nous n'avons pas pris la décision. Nous avons donné notre point de vue qui a été une petite contribution dans une prise de décision. Je pense que même les politiques ne savent pas plus que nous ce qu'il faut faire avec le monde musulman qui est en train d'exploser. J'ai l'impression qu'on est dans des situations où il n'y a que des mauvaises options.

Aurait-on pu faire autrement ? Faire autrement, cela aurait voulu dire envoyer des troupes au sol et rester présent. Est-ce qu'il faut considérer la possibilité que les troupes de l'Otan occupent l'ensemble des pays qui sont en train d'exploser ? Peut-être que ce serait bien, mais c'est juste impossible matériellement et, surtout, les chances de succès ne sont pas réunies. Encore une fois, nous avons réagi à un carnage imminent. Nous n'avons pas de solution à long-terme. Personne n'en a."

Frédéric Encel, maître de conférences à Sciences-Po Paris, auteur de"Géopolitique du printemps arabe" (à paraître)

La France a tenu son rang"
"Je me posais cette question avant même de signer. Les conséquences géopolitiques d'un acte de guerre, on ne les connait jamais complètement. On peut les subodorer, on peut imaginer ce qui va se passer, et bien évidemment cela va peser dans la balance. Il y a des variables de prises de décision.

Moi, ma variable en soutenant l'intervention à l'époque, c'était de sauver Benghazi. Parce que ça c'était du sûr, de l'immédiat. Pourquoi ? Parce que Kadhafi était l'un des dictateurs les plus violents et des plus déstabilisateurs du monde arabe. Aussi, on était en plein dans les révolutions arabes. D'autre part, Kadhafi avait menacé de faire couler des rivières de sang et d'anéantir la rébellion.

Pour toutes ces raisons, je pensais, et je pense toujours, qu'il fallait tout faire pour l'en empêcher. Il y avait ce qu'on peut appeler une fenêtre d'opportunité. Je considère que rares sont les moments dans l'Histoire où l'on peut intervenir, où la faisabilité est là et où l'immédiateté du crime à venir s'impose, et donc il faut y aller. D'autant que nous avons obtenu une résolution au Conseil de sécurité de manière parfaitement loyale.

Au regard de la porosité des frontières, du caractère très tribal et très clanique de l'opposition, du nombre d'armes individuelles et de missiles dont disposait l'armée libyenne, on risquait d'aboutir à une déstabilisation de la région. C'est en partie ce qui s'est produit, certes. C'était un risque. Il a fallu se battre au Mali, mais c'est la France qui y a été. J'assume d'autant plus à postériori que nous avons, nous Français, à la fois sauvé Benghazi et d'autres endroits de Cyrénaïque d'un massacre, et que nous avons ensuite "contribué" à réparer les conséquences induites par cette intervention en sauvant Bamako, avec l'aval du Conseil de sécurité, de toute la région et même de l'Algérie, une fois n'est pas coutume. La France a tenu son rang.

En ce qui concerne les conséquences géopolitiques, je pense qu'il faut assumer ses choix et éventuellement être prêt à sacrifier des moyens et peut-être des hommes pour contribuer à colmater les brèches qui auront été ouvertes du fait de notre action.

Mais la France n'a pas de marge de manœuvre pour aider davantage. Les puissances occidentales sont aujourd'hui capables d'écourter la longévité du pouvoir d'un dictateur -pas partout-, de temps en temps nous avons les moyens d'imposer des sanctions économiques, des sanctions logistiques comme avec l'Iran, mais nous ne pouvons pas construire un Etat. Ce qui est triste, c'est que nous ne pouvons même pas proposer une espèce de plan Marshall parce que les Occidentaux sont désargentés. Et à qui donnerait-on les fonds ? A quel Etat ?"

Pascal Bruckner, écrivain

Nous ne sommes pas comptable de ce que les Libyens font de leur liberté"
"L'intervention était parfaitement légitime à l'époque, nous n'avons pas à rougir. Nous ne sommes pas comptable de ce que les Libyens font de leur liberté une fois qu'ils ont été affranchis de Mouammar Kadhafi. Par conséquent, je pense que nous avons sauvé les Libyens d'un massacre et ce qui se passe aujourd'hui est de la seule responsabilité des Libyens eux-mêmes. On n'aurait pas pu faire autrement dans le cas de la Libye.

L'intervention a été très bien menée et a été exemplaire. Il n'y a pas eu d'intervention terrestre, on a permis aux Libyen de se débarrasser de leur dictateur. Qu'ils s'entretuent aujourd'hui, c'est malheureux mais ce n'est plus de notre ressort.

Quand on accompagne, on est accusé d'ingérence, d'impérialisme, c'est toute la difficulté de ce genre de démarche. C'est aux Libyens de se débrouiller avec ce qu'ils ont. La France peut intervenir de manière diplomatique ou politique, elle peut soutenir un des deux camps. En Libye, c'est le chaos tribal, c'est le chaos des régions, mais tout cela était déjà en germe au moment de la guerre contre Kadhafi. On connaissait le contexte, mais il faut rappeler que c'est une intervention qui a été décidée presque en une nuit, dans l'urgence.

Il n'y a pas que la Libye, le monde arabo-musulman est dans un chaos absolu. Donc cela dépasse le cas libyen. La question aujourd'hui est de savoir si nous préférons un dictateur aux islamistes. Et beaucoup de gens préfèrent la dictature."

Propos recueillis par Sarah Diffalah – Le Nouvel Observateur


As respostas destes cavalheiros (há uma cavalheira) denunciam uma hipocrisia sem limites e são uma afronta à inteligência, mesmo à dos mais medíocres.

De facto, Muammar Qaddafi não era uma criatura muito frequentável nem a Líbia um paraíso terrestre. Mas havia segurança, trabalho, educação, uma relativa liberdade de culto (assisti a uma missa em Tripoli exactamente para testemunhar o facto), saúde pública e protecção social. E Qaddafi conseguia manter a ordem numa sociedade tribal, equilibrando os interesses dos clãs.

A queda de Qaddafi conduziu ao caos actual. Já não é apenas insegurança, é um permanente estado de guerrilha. O islamismo instalou-se no país e daí irradia para oeste, sul e mesmo leste, e até norte, pois atravessa o Mediterrâneo. A vida quotidiana tornou-se insuportável e insustentável.

Os turiferários da operação invasora, que a classificam como um imperativo de ordem moral, não poderiam desconhecer (não são estúpidos e ignorantes a esse ponto) as consequências fatais do derrube do regime líbio. Os argumentos que invocam são nulos, incapazes de mascarar as verdadeiras razões da sua atitude.

Quando se fizer a verdadeira história das "primaveras árabes", ficar-se-á a saber que não foram nem "primaveras" [nunca há primaveras politicas, a não ser para enganar os incautos e os países em causa estão social e economicamente em condições piores do que anteriormente (veja-se a Tunísia e o Egipto), quando não são destruídos pela guerra (veja-se a Líbia e a Síria)], nem "árabes", a não ser no material humano que utilizaram, já que serviram interesses alheios. Também não foram espontâneas (os seus agentes foram manipulados e/ou estiveram ao serviço de interesses estrangeiros), nem autóctones. pois contaram, desde o início com o apoio material e humano de países terceiros.

Tudo isto seria cómico, se não fosse trágico.

E as "personalidades" que agora se pronunciam (todas simpatizantes de Israel, para não dizer mais), se tivessem vergonha na cara ficariam caladas. Mas não têm. Nunca tiveram.


1 comentário:

Anónimo disse...

Em Lisboa, no velho Olimpia, era a mesma coisa,mas as casas de banho substituiam as cabinas.

O encerramento do Oimpia foi ainda pior do que aquela compra do cinema de Paris para a igreja do reino de Deus.

O La Feria não tem perdão, ainda por cima com aquelas merdas todas que leva no Politeama.