« Les cadavres s’entassaient les uns sur les autres »
Publié dans le magazine Books n° 107, mai 2020. Par Thucydide.
« Les médecins
étaient impuissants, car ils ignoraient au début la nature de la
maladie ; de plus, en contact plus étroit avec les malades, ils
étaient plus particulièrement atteints. » Le récit magistral d’un
témoin de la peste d’Athènes.
Thucydide a été le témoin
direct de la guerre du Péloponnèse. Il a lui-même été atteint par
l’épidémie de peste, à laquelle il a survécu. Il raconte ici la façon
dont la maladie s’est soudainement abattue sur Athènes, au début de
l’été 430 avant notre ère. Il la décrit de façon quasi médicale, mais
aussi en anthropologue.
Telles furent les funérailles célébrées cet hiver. Avec lui finit la première année de la guerre. Dès le début de l’été, les Péloponnésiens et leurs alliés, avec les deux tiers de leurs troupes, comme la première fois, envahirent l’Attique, sous le commandement d’Archidamos, fils de Zeuxidamos, roi de Lacédémone. Ils y campèrent et ravagèrent le pays.
Ils n’étaient que depuis quelques jours en Attique, quand la maladie se déclara à Athènes ; elle s’était abattue, dit-on, auparavant en plusieurs endroits, notamment à Lemnos ; mais nulle part on ne se rappelait pareil fléau et des victimes si nombreuses. Les médecins étaient impuissants, car ils ignoraient au début la nature de la maladie ; de plus, en contact plus étroit avec les malades, ils étaient plus particulièrement atteints. Toute science humaine était inefficace ; en vain on multipliait les supplications dans les temples ; en vain on avait recours aux oracles ou à de semblables pratiques ; tout était inutile ; finalement on y renonça, vaincu par le fléau.
Le mal, dit-on, fit son apparition en Éthiopie, au-dessus de l’Égypte : de là il descendit en Égypte et en Libye et se répandit sur la majeure partie des territoires du Roi. Il se déclara subitement à Athènes et, comme il fit au Pirée ses premières victimes, on colporta le bruit que les Péloponnésiens avaient empoisonné les puits ; car au Pirée il n’y avait pas encore de fontaines. Il atteignit ensuite la ville haute et c’est là que la mortalité fut de beaucoup la plus élevée. Que chacun, médecin ou non, se prononce selon ses capacités sur les origines probables de cette épidémie, sur les causes qui ont pu occasionner une pareille perturbation, je me contenterai d’en décrire les caractères et les symptômes capables de faire diagnostiquer le mal au cas où elle se reproduirait. Voilà ce que je me propose, en homme qui a été lui-même atteint et qui a vu souffrir d’autres personnes.
Cette année-là, de l’aveu général, la population avait été particulièrement indemne de toute maladie ; mais toutes celles qui sévissaient aboutissaient à ce mal. En général on était atteint sans indice précurseur, subitement en pleine santé.
On éprouvait de violentes chaleurs à la tête ; les yeux étaient rouges et enflammés ; à l’intérieur, le pharynx et la langue devenaient sanguinolents, la respiration irrégulière, l’haleine fétide. À ces symptômes succédaient l’éternuement et l’enrouement ; peu de temps après la douleur gagnait la poitrine, s’accompagnant d’une toux violente ; quand le mal s’attaquait à l’estomac, il y provoquait des troubles et y déterminait, avec des souffrances aiguës, toutes les sortes d’évacuation de bile auxquelles les médecins ont donné des noms. Presque tous les malades étaient pris de hoquets non suivis de vomissements, mais accompagnés de convulsions ; chez les uns ce hoquet cessait immédiatement, chez d’autres il durait fort longtemps.
Au toucher, la peau n’était pas très chaude ; elle n’était pas livide non plus, mais rougeâtre avec une éruption de phlyctènes et d’ulcères ; mais à l’intérieur le corps était si brûlant qu’il ne supportait pas le contact des vêtements et des tissus les plus légers ; les malades demeuraient nus et étaient tentés de se jeter dans l’eau froide ; c’est ce qui arriva à beaucoup, faute de surveillance ; en proie à une soif inextinguible, ils se précipitèrent dans des puits. On n’était pas plus soulagé, qu’on bût beaucoup ou peu. L’on souffrait constamment du manque de repos et de sommeil. Le corps, tant que la maladie était dans toute sa force, ne se flétrissait pas et résistait contre toute attente à la souffrance. La plupart mouraient au bout de neuf ou de sept jours, consumés par le feu intérieur, sans avoir perdu toutes leurs forces. Si l’on dépassait ce stade, le mal descendait dans l’intestin ; une violente ulcération s’y déclarait, accompagnée d’une diarrhée rebelle qui faisait périr de faiblesse beaucoup de malades. Le mal, qui commençait par la partie supérieure du corps et qui avait au début son siège dans la tête, gagnait ensuite le corps entier et ceux qui survivaient aux accidents les plus graves en gardaient aux extrémités les traces. Il attaquait les parties sexuelles, l’extrémité des mains et des pieds et l’on n’échappait souvent qu’en perdant une de ces parties ; quelques-uns même perdirent la vue. D’autres, aussitôt guéris, n’avaient plus dès lors souvenir de rien, oubliaient leur personnalité et ne reconnaissaient plus leurs proches.
La maladie, impossible à décrire, sévissait avec une violence qui déconcertait la nature humaine. Voici qui montre combien elle différait des épidémies ordinaires : les oiseaux et les quadrupèdes carnassiers ne s’attaquaient pas aux cadavres pourtant nombreux, restés sans sépulture ou, s’ils y touchaient, ils périssaient. Ce qui le prouve, c’est leur disparition avérée ; on n’en voyait ni autour des cadavres, ni ailleurs. C’est ce que l’on pouvait constater sur les chiens accoutumés à vivre en compagnie de l’homme.
Sans parler de bien d’autres traits secondaires de la maladie, selon le tempérament de chaque malade, telles étaient en général ses caractéristiques. Pendant sa durée, aucune des affections ordinaires n’atteignait l’homme ; s’il en survenait quelqu’une, elle aboutissait à ce mal. On mourait, soit faute de soins, soit en dépit des soins qu’on vous prodiguait. Aucun remède, pour ainsi dire, ne se montra d’une efficacité générale ; car cela même qui soulageait l’un, nuisait à l’autre. Aucun tempérament, qu’il fût robuste ou faible, ne résista au mal. Tous étaient indistinctement emportés, quel que fût le régime suivi. Ce qui était le plus terrible, c’était le découragement qui s’emparait de chacun aux premières attaques: immédiatement les malades perdaient tout espoir et, loin de résister, s’abandonnaient entièrement. Ils se conta- minaient en se soignant réciproquement et mouraient comme des troupeaux. C’est ce qui fit le plus de victimes. Ceux qui par crainte évitaient tout contact avec les malades périssaient dans l’abandon : plusieurs maisons se vidèrent ainsi faute de secours. Ceux qui approchaient les malades périssaient également, surtout ceux qui se piquaient de courage : mus par le sentiment de l’honneur, ils négligeaient toute précaution, allaient soigner leurs amis ; car, à la fin, les gens de la maison eux-mêmes se lassaient, vaincus par l’excès du mal, d’entendre les gémissements des moribonds. C’étaient ceux qui avaient échappé à la maladie qui se montraient les plus compatissants pour les mourants et les malades, car connaissant déjà le mal, ils étaient en sécurité. En effet les rechutes n’étaient pas mortelles. Enviés par les autres, dans l’excès de leur bonne fortune présente, ils se laissaient bercer par l’espoir d’échapper à l’avenir à toute maladie.
Ce qui aggrava le fléau, ce fut l’affluence des gens de la campagne dans la ville : ces réfugiés étaient particulièrement touchés. Comme ils n’avaient pas de maisons et qu’au fort de l’été ils vivaient dans des baraques où on étouffait, ils rendaient l’âme au milieu d’une affreuse confusion ; ils mouraient pêle-mêle et les cadavres s’entassaient les uns sur les autres ; on les voyait, moribonds, se rouler au milieu des rues et autour de toutes les fontaines pour s’y désaltérer. Les lieux sacrés où ils campaient étaient pleins de cadavres qu’on n’enlevait pas. La violence du mal était telle qu’on ne savait plus que devenir et qu’on perdait tout respect de ce qui est divin et respectable.Toutes les coutumes auparavant en vigueur pour les sépultures furent bouleversées. On inhumait comme on pouvait. Beaucoup avaient recours à d’inconvenantes sépultures, aussi bien manquait-on des objets nécessaires, depuis qu’on avait perdu tant de monde. Les uns déposaient leurs morts sur des bûchers qui ne leur appartenaient pas, devançant ceux qui les avaient construits, et y mettaient le feu ; d’autres, sur un bûcher déjà allumé, jetaient leurs morts par-dessus les autres cadavres et s’enfuyaient.
La maladie déclencha également dans la ville d’autres désordres plus graves. Chacun se livra à la poursuite du plaisir avec une audace qu’il cachait auparavant. À la vue de ces brusques changements, des riches qui mouraient subitement et des pauvres qui s’enrichissaient tout à coup des biens des morts, on chercha les profits et les jouissances rapides, puisque la vie et les richesses étaient également éphémères. Nul ne montrait d’empressement à atteindre avec quelque peine un but honnête ; car on ne savait pas si on vivrait assez pour y parvenir. Le plaisir et tous les moyens pour l’atteindre, voilà ce qu’on jugeait beau et utile. Nul n’était retenu ni par la crainte des dieux, ni par les lois humaines ; on ne faisait pas plus de cas de la piété que de l’impiété, depuis que l’on voyait tout le monde périr indistinctement ; de plus, on ne pensait pas vivre assez longtemps pour avoir à rendre compte de ses fautes. Ce qui importait bien davantage, c’était l’arrêt déjà rendu et menaçant ; avant de le subir mieux valait tirer de la vie quelque jouissance.
Telles furent les funérailles célébrées cet hiver. Avec lui finit la première année de la guerre. Dès le début de l’été, les Péloponnésiens et leurs alliés, avec les deux tiers de leurs troupes, comme la première fois, envahirent l’Attique, sous le commandement d’Archidamos, fils de Zeuxidamos, roi de Lacédémone. Ils y campèrent et ravagèrent le pays.
Ils n’étaient que depuis quelques jours en Attique, quand la maladie se déclara à Athènes ; elle s’était abattue, dit-on, auparavant en plusieurs endroits, notamment à Lemnos ; mais nulle part on ne se rappelait pareil fléau et des victimes si nombreuses. Les médecins étaient impuissants, car ils ignoraient au début la nature de la maladie ; de plus, en contact plus étroit avec les malades, ils étaient plus particulièrement atteints. Toute science humaine était inefficace ; en vain on multipliait les supplications dans les temples ; en vain on avait recours aux oracles ou à de semblables pratiques ; tout était inutile ; finalement on y renonça, vaincu par le fléau.
Le mal, dit-on, fit son apparition en Éthiopie, au-dessus de l’Égypte : de là il descendit en Égypte et en Libye et se répandit sur la majeure partie des territoires du Roi. Il se déclara subitement à Athènes et, comme il fit au Pirée ses premières victimes, on colporta le bruit que les Péloponnésiens avaient empoisonné les puits ; car au Pirée il n’y avait pas encore de fontaines. Il atteignit ensuite la ville haute et c’est là que la mortalité fut de beaucoup la plus élevée. Que chacun, médecin ou non, se prononce selon ses capacités sur les origines probables de cette épidémie, sur les causes qui ont pu occasionner une pareille perturbation, je me contenterai d’en décrire les caractères et les symptômes capables de faire diagnostiquer le mal au cas où elle se reproduirait. Voilà ce que je me propose, en homme qui a été lui-même atteint et qui a vu souffrir d’autres personnes.
Cette année-là, de l’aveu général, la population avait été particulièrement indemne de toute maladie ; mais toutes celles qui sévissaient aboutissaient à ce mal. En général on était atteint sans indice précurseur, subitement en pleine santé.
On éprouvait de violentes chaleurs à la tête ; les yeux étaient rouges et enflammés ; à l’intérieur, le pharynx et la langue devenaient sanguinolents, la respiration irrégulière, l’haleine fétide. À ces symptômes succédaient l’éternuement et l’enrouement ; peu de temps après la douleur gagnait la poitrine, s’accompagnant d’une toux violente ; quand le mal s’attaquait à l’estomac, il y provoquait des troubles et y déterminait, avec des souffrances aiguës, toutes les sortes d’évacuation de bile auxquelles les médecins ont donné des noms. Presque tous les malades étaient pris de hoquets non suivis de vomissements, mais accompagnés de convulsions ; chez les uns ce hoquet cessait immédiatement, chez d’autres il durait fort longtemps.
Au toucher, la peau n’était pas très chaude ; elle n’était pas livide non plus, mais rougeâtre avec une éruption de phlyctènes et d’ulcères ; mais à l’intérieur le corps était si brûlant qu’il ne supportait pas le contact des vêtements et des tissus les plus légers ; les malades demeuraient nus et étaient tentés de se jeter dans l’eau froide ; c’est ce qui arriva à beaucoup, faute de surveillance ; en proie à une soif inextinguible, ils se précipitèrent dans des puits. On n’était pas plus soulagé, qu’on bût beaucoup ou peu. L’on souffrait constamment du manque de repos et de sommeil. Le corps, tant que la maladie était dans toute sa force, ne se flétrissait pas et résistait contre toute attente à la souffrance. La plupart mouraient au bout de neuf ou de sept jours, consumés par le feu intérieur, sans avoir perdu toutes leurs forces. Si l’on dépassait ce stade, le mal descendait dans l’intestin ; une violente ulcération s’y déclarait, accompagnée d’une diarrhée rebelle qui faisait périr de faiblesse beaucoup de malades. Le mal, qui commençait par la partie supérieure du corps et qui avait au début son siège dans la tête, gagnait ensuite le corps entier et ceux qui survivaient aux accidents les plus graves en gardaient aux extrémités les traces. Il attaquait les parties sexuelles, l’extrémité des mains et des pieds et l’on n’échappait souvent qu’en perdant une de ces parties ; quelques-uns même perdirent la vue. D’autres, aussitôt guéris, n’avaient plus dès lors souvenir de rien, oubliaient leur personnalité et ne reconnaissaient plus leurs proches.
La maladie, impossible à décrire, sévissait avec une violence qui déconcertait la nature humaine. Voici qui montre combien elle différait des épidémies ordinaires : les oiseaux et les quadrupèdes carnassiers ne s’attaquaient pas aux cadavres pourtant nombreux, restés sans sépulture ou, s’ils y touchaient, ils périssaient. Ce qui le prouve, c’est leur disparition avérée ; on n’en voyait ni autour des cadavres, ni ailleurs. C’est ce que l’on pouvait constater sur les chiens accoutumés à vivre en compagnie de l’homme.
Sans parler de bien d’autres traits secondaires de la maladie, selon le tempérament de chaque malade, telles étaient en général ses caractéristiques. Pendant sa durée, aucune des affections ordinaires n’atteignait l’homme ; s’il en survenait quelqu’une, elle aboutissait à ce mal. On mourait, soit faute de soins, soit en dépit des soins qu’on vous prodiguait. Aucun remède, pour ainsi dire, ne se montra d’une efficacité générale ; car cela même qui soulageait l’un, nuisait à l’autre. Aucun tempérament, qu’il fût robuste ou faible, ne résista au mal. Tous étaient indistinctement emportés, quel que fût le régime suivi. Ce qui était le plus terrible, c’était le découragement qui s’emparait de chacun aux premières attaques: immédiatement les malades perdaient tout espoir et, loin de résister, s’abandonnaient entièrement. Ils se conta- minaient en se soignant réciproquement et mouraient comme des troupeaux. C’est ce qui fit le plus de victimes. Ceux qui par crainte évitaient tout contact avec les malades périssaient dans l’abandon : plusieurs maisons se vidèrent ainsi faute de secours. Ceux qui approchaient les malades périssaient également, surtout ceux qui se piquaient de courage : mus par le sentiment de l’honneur, ils négligeaient toute précaution, allaient soigner leurs amis ; car, à la fin, les gens de la maison eux-mêmes se lassaient, vaincus par l’excès du mal, d’entendre les gémissements des moribonds. C’étaient ceux qui avaient échappé à la maladie qui se montraient les plus compatissants pour les mourants et les malades, car connaissant déjà le mal, ils étaient en sécurité. En effet les rechutes n’étaient pas mortelles. Enviés par les autres, dans l’excès de leur bonne fortune présente, ils se laissaient bercer par l’espoir d’échapper à l’avenir à toute maladie.
Ce qui aggrava le fléau, ce fut l’affluence des gens de la campagne dans la ville : ces réfugiés étaient particulièrement touchés. Comme ils n’avaient pas de maisons et qu’au fort de l’été ils vivaient dans des baraques où on étouffait, ils rendaient l’âme au milieu d’une affreuse confusion ; ils mouraient pêle-mêle et les cadavres s’entassaient les uns sur les autres ; on les voyait, moribonds, se rouler au milieu des rues et autour de toutes les fontaines pour s’y désaltérer. Les lieux sacrés où ils campaient étaient pleins de cadavres qu’on n’enlevait pas. La violence du mal était telle qu’on ne savait plus que devenir et qu’on perdait tout respect de ce qui est divin et respectable.Toutes les coutumes auparavant en vigueur pour les sépultures furent bouleversées. On inhumait comme on pouvait. Beaucoup avaient recours à d’inconvenantes sépultures, aussi bien manquait-on des objets nécessaires, depuis qu’on avait perdu tant de monde. Les uns déposaient leurs morts sur des bûchers qui ne leur appartenaient pas, devançant ceux qui les avaient construits, et y mettaient le feu ; d’autres, sur un bûcher déjà allumé, jetaient leurs morts par-dessus les autres cadavres et s’enfuyaient.
La maladie déclencha également dans la ville d’autres désordres plus graves. Chacun se livra à la poursuite du plaisir avec une audace qu’il cachait auparavant. À la vue de ces brusques changements, des riches qui mouraient subitement et des pauvres qui s’enrichissaient tout à coup des biens des morts, on chercha les profits et les jouissances rapides, puisque la vie et les richesses étaient également éphémères. Nul ne montrait d’empressement à atteindre avec quelque peine un but honnête ; car on ne savait pas si on vivrait assez pour y parvenir. Le plaisir et tous les moyens pour l’atteindre, voilà ce qu’on jugeait beau et utile. Nul n’était retenu ni par la crainte des dieux, ni par les lois humaines ; on ne faisait pas plus de cas de la piété que de l’impiété, depuis que l’on voyait tout le monde périr indistinctement ; de plus, on ne pensait pas vivre assez longtemps pour avoir à rendre compte de ses fautes. Ce qui importait bien davantage, c’était l’arrêt déjà rendu et menaçant ; avant de le subir mieux valait tirer de la vie quelque jouissance.
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