Foi publicado há precisamente um mês um interessante livro de Juan Branco, Contre Macron, em que o autor traça oportunamente o retrato de Emmanuel Macron, uma personalidade verdadeiramente inexistente, que conseguiu, por exclusão de partes, alcandorar-se à chefia do Estado francês.
Juan Branco |
O autor, de 29 anos, natural de Málaga, filho de pai português e de mãe espanhola e naturalizado francês, foi aluno da École Normale Supérieure (onde se doutorou em 2014 - tese sobre o Tribunal Penal Internacional), diplomou-se em Sciences-Po (tendo feito parte do gabinete do antigo director Richard Descoings), obteve mestrados em Paris-Sorbonne (literatura moderna) e Paris-Panthéon (filosofia política e geopolítica), trabalhou no Quai d'Orsay e é conselheiro jurídico de Wikileaks e de Julian Assange e advogado de Jean-Luc Mélenchon, além de exercer muitas outras actividades que não cabem neste texto.
O livro agora dado à estampa, por vezes com uma linguagem demasiado rebuscada, dá-nos a imagem do vazio que habita Emmanuel Macron, do seu narcisismo, da sua plasticidade, «C'est ainsi que ses seuls faits de gloire, en trente-neuf ans d'existence, s'étaient jusqu'a son éléction réduits à la séduction des gardiens du temple, d'un système parfaitement huilé et délié de tout rapport à agir sur le réel et l'améliorer, de concours en agréables entretiens, notes ephémères et dîners en ville, opérations financières et réthorique sans support, afin de, doucement, se placer, et, se laissant aduler, avancer.»
«De Jean-Pierre Jouyet à Jacques Attali en passant par François Hollande, Henri Hermand, son frère ennemi et protecteur Manuel Valls, la banque Rothschild et le prestigieux corps de l'inspection des finances, ses origines extraordinairement bourgeoises, les relais invisibles qu'il en a tiré à son passage par l'école privé puis par le temple de la méritocracie, Henri IV, de son échec à Normale Sup à son admission à l'ENA, en passant par son amitié avec Xavier Niel, Arnaud Lagardère et de nombreux autres oligarques sa fusion relationelle avec sa professeure et héritière d'un empire chocolatier, détentrice du capital culturel et économique nécessaire à toute intrusion dans les temples de la méritocratie républicaine, ses tentatives évanescentes d'union avec des philosophes au capital symbolique puissant, M. Macron sait à quel point tout son parcours, constitué par la séduction et la servitude à l'intérêt du tiers, afin de l'aspirer n'est en soi, rien, et n'a en soi, rien produit. Il cherche par la puissance écrasante qu'il vient de conquérir à s'en émanciper, mais découvre alors ce que trente-neufs ans de soumission emportent de servitude non pas factuelle, mais individuelle, et le creux qui, en toutes ces années, en son sein pourtant bien prédisposé s'est nécessairement formé.»
«Distinguant à des fins formelles l'Élysée de Matignon, la cheffature de l'État et du gouvernement, afin de préserver en cette première, l'aparence seule du tranché, pour impliquée et emplie de réelle qu'elle soit, l'architecture politique française vise à maintenir le chef de l'état en dehors du "nous" qui l'a constitué, de ces espaces décisionnels qu'il est censé recouvrir. Toute incursion dans le gouvernement, toute sortie de l'espace de la décision, est ainsi durement sanctionnée.»
«Or cette distinction n'est pas qu'institutionelle, et s'impose aussi dans les fonctions d'incarnation. La séparation de la sphère publique et de la sphère privée pour le détenteur du pouvoir présidentiel, ce double corps du roi auquel Kantorowicz ne faisait pas référence, est d'autant plus exigible qu'en un tel cadre, son abandon susciterait un trop grand danger d'effondrement, ouvrant à une versatilité et une incertitude potentielles qui risqueraient de faire vriller la fonction projective de l'incarnation...»
«Que gêne alors dans l'exercice du pouvoir, tel qu'il a été mis en place, par le nouveau président de la République, Monsieur Emmanuel Macron? L'ensemble des dispositifs d'incarnation que nous venons de décrire permettent de s'assurer que le changement régulier de l'impétrant incarnant la fonction offre non seulement une respiration bienvenue, mais une réactualisation régulière de l'image projective qui ne suscite l'effondrement des pouvoirs faisant société.»
«Or non content de vouloir exercer l'ensemble des pouvoirs qui lui sont attribués, confondant octroi symbolique et réel, gouvernement et exceptionnalité, M. Macron a voulu bouleverser sa fonction d'incarnation, en plaçant sur soi, poutant inexistant, au coeur des dispositifs en question, et en s'offrant dès lors comme porte-voix maximaliste, écrasant, subversif, des intérêts qui l'ont constitué.»
«Rajoutons à cela la confusion qui visiblement règne en l'esprit du nouveau Monarque souverain, convaincu que son passage par les rituels institutifs au sein des élites non-politiques et non incarnantes de la société française - haute administration et puissances financières chargées de le propulser - valent sceau et intronisation au sein de l'espace commun, et nous commençons à comprendre la confusion autoritaire et jupitérienne, délirante cette fois factuellement et en rapport aux règles mêmes établies par son pouvoir, qui a pris cette nouvelle incarnation.»
«Aperçu jouant du tennis handisport puis classique, faisant de la boxe, défiant plus saluant le Président de la première puissance mondiale, s'y soumettant en verité après l'avoir défié symboliquement afin de conforter son pouvoir suzerain, humiliant les forces armées en leur faisant jouer une chanson d'opérette lors du défilé du 14 juillet, mais aussi incarnant le bonheur conjugale parfait, main dans la main lors d'une promenade maritime ou dans le cadre de séances photographiques en noir et blanc parfaiteent léchées; (...) M. Macron s'inscrit dans un modèle absolutiste dans un cadre où tous les codes et habits de la modernité conquérante sont reproduits, du corp idéal au costume bien taillé en passant par l'humeur constante, l'ambition démesurée et l'incapacité à l'échec, et ce dans une époque, une société et un moment où ces prestations ont une fonction ordonnatrice déjà écrasante (...)»
«(...) M. Macron ne s'érige pas seulement en dirigeant du temps présent: il créé une confusion volontaire aux effets parfaitement catastrophant où la société se voit mise sous la tutelle d'un modèle individuel dont la confirmation ne réponds pas aux critères du pouvoir mais des dominants de la société de son temps, écrasant toute possibilité de distinction entre l'un et l'autre et apparaissant ainsi dans un modèle englobant parfaitement étouffant.»
«Par la perfection apparente d'un dispositif où le moindre élément de trouble est contrôlé et neutralisé d'avance, dans une société où l'ensemble des relais poitiques et médiatiques sont maîtrisés et où le contrôle de la dissémination de l'ínformation est devenu un pré-requis assumé, M. Macron met ainsi en scène, sans s'en cacher, une forme renouvelée d'autoritarisme visant à écraser l'espace politique et à n'autoriser aucune contestation symbolique de sa figure, dont l'ambition ne s'arrête pas aux portes de l'espace politique traditionnel, mais aussi son effectuation.»
«La limite, y compris si nous le suivions dans la croyance qu'il se trouverait en mesure d'effectivement réussir un tel exercice de pouvoir sans détruire la société et les institutions qui le lui ont octroyé, apparaît très rapidement comme en tout régime autoritaire, dont le Russe est l'incarnation par excellence. »
«Il s'agit bien d'une menace de dissolution.»
«La reconfiguration annoncée de la société française plutôt que de ses pouvoirs, la substitution de l'un par l'autre apparaissent en ce cadre d'autant plus dangereux qu'ils émergent dénués d'approbation sociale préalable, du fait même de cette extirpation paradoxale que M. Macron a imposé à l'espace politique français. Verticale et autoritaire, dissolvante de l'ensemble des espaces intermédiaires qui en fondent le pouvoir, une transformation sociétale majeure ferait en ces circonstances courir un risque de désintégration massive, aux antipodes de l'aspiration à l'apaisement et au renouveau que, tel Janus, M. Macron a prétendu et continue de prétendre, incarner.»
«Prions pour qu'une dys-, et nécessairement dé-fonction, intervienne auparavant, et qu'à la modernité galopante que l'on nous promet, nos structures primitives et archaïques sachent résister, ou autrement, se bouleverser.»
Escrito antes das manifestações dos gilets jaunes este breve ensaio de Juan Branco tem um carácter premonitório dos acontecimentos em França. O autor disseca o funcionamento da V República, salienta a ausência de corpos intermédios, e denuncia o comportamento arrogante de Emmanuel Macron, que tendo-se tomado por um deus olímpico, confundiu os poderes que a Constituição lhe outorgou, atraiçoou os pressupostos da plataforma em que se fez eleger, privilegiou os ricos, afirmando sempre que en même temps compensaria os pobres. Macron é o verdadeiro responsável do caos em que a República mergulhou nos últimos dias. A tentativa de atribuir à extrema-direita e à extrema-esquerda as manifestações violentas do passado fim de semana, já que não poderia atribuí-las a negros ou a árabes, que estiveram ostensivamente ausentes dos confrontos, é uma tentativa desesperada mas inconsequente do Poder, uma vez que é público e notório que foi a França profunda que protestou nas ruas, ainda que se lamente os actos de vandalismo que ocorreram, e sempre ocorrem, em actos deste género, provocados quer por oportunistas quer por instigadores convenientemente doutrinados.
O texto de Juan Branco, de que transcrevemos algumas passagens (sic), denuncia uma escrita apressada, e não revista, mas nem por isso deixa de constituir uma interessante e oportuna análise da forma como o desempenho das funções presidenciais tem sido exercido por uma não-figura criada pelos poderes mediáticos e financeiros para servir interesses alheios ao povo francês e que, olvidando a sua vacuidade, se convenceu de possuir uma estatura olímpica.
Nota: Nas transcrições não são mencionados os números das páginas pela elementar razão das páginas não estarem numeradas.
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