quarta-feira, 20 de janeiro de 2016

AS RELAÇÕES HUMANAS




O mais recente livro do escritor francês Charles Dantzig, Histoire de l'amour et de la haine, é um tratado sobre as relações humanas. Nesta obra, o autor procede a uma reflexão, compartimentada por áreas de análise mas que no seu conjunto traduz os sentimentos de amor e de ódio que os homens (e as mulheres) nutrem pelo seu semelhante e pela sociedade em geral.

Ao longo de cerca de 500 páginas, Charles Dantzig convoca importantes referências culturais para sustentar e exemplificar as asserções que produz sobre os comportamentos das diversas personagens que ilustram o texto. Também não está ausente um apurado sentido de humor que o autor brilhantemente cultiva.

Não sendo possível desenvolver aqui, pela particularidade da escrita deste romance (que é também um ensaio, um género híbrido cada vez mais presente na literatura contemporânea), os nós e os laços que conduzem a descrição e a acção, limitar-me-ei à transcrição de algumas afirmações, não sem antes referir a nota do editor na contracapa da obra.

«Voici sept personnages avec qui nous vivons, des premières manifestations contre le "mariage pour tous" jusqu'aux dernières.
Il y a Ferdinand, garçon de vingt ans blessé par la vulgarité de son père, le député Furnesse, vedette homophobe des médias et fier de l'être; Pierre, le grand écrivain n'écrivant plus; Ginevra, qu'il tente d'aimer; Armand et Aaron, qui vivent en couple; Anne, si belle et vicitime de sa beauté; bien d'autres encore. Tous apportent leur voix à ce concert de l'esprit où le comique le dispute à la rage.
Que s'est-il passé durant cette période? Quel esprit est entré dans Paris? Comment ce qu'on appelle un événement transforme-t-il la vie des hommes?
Le grand roman de l'amour au temps de la haine.»

Passemos, então, às transcrições:

«Un des grands mystères de la vie est que certaines "civilisations" aient inventé de soumettre la sexualité à la morale.» (Pierre Hesse dans son premier livre, Il me faudrait un petit palais.) (p. 14)

Le poète portugais Antonio Botto (1897-1959) a énoncé et sans doute éprouvé que «l'homme est mû par le désir/comme les nuages par le vent» (Canções) (p. 28)

«C'est inouï de découvrir qu'on est gay, se disait-il en consultant son écran. Les autres arrivent à l'âge adulte avec une éducation adaptée, les moyens de se servir de la société, nous devons tout apprendre. Nous sommes un peuple sans histoire. Aucune transmission, de maigres indices, et nous n'avons pour nous désalterer que le filet d'eau d'un tout petit nombre de célébrités gay et généralement malheureuses, quand les autres ont des citernes et des citernes de grands hommes hétéros pimpants. Personne ne m'a rien appris sur moi-même. On m'a appris tout le contraire, toute la tradition des autres, enseignée comme héroïque et unique, ce qui m'a conduit à avoir honte et à me cacher. À chaque génération, chaque gay repart de zéro. Chacun d'entre nous est-il cet enfant sauvage terrorisé? Même si nous avons des parents, nous n'avons pas d'éducateurs. Incroyable!... Le général de Lattre était gay?...» Il découvrit que l'écrivain Ralph Ellison (1913-1994) avait appelé le Noir américain «l'homme invisible». «Or, se dit-il, un enfant noir a des parents qui le voient noir, et qui l'aiment. Un gay n'a pas de parents gay. Cela passera grâce au mariage gay, si le couple a la chance d'avoir un enfant gay. Ce mariage-là servira à chasser le malheur. Enfin, dans quelques familles évoluées des grandes villes. L'enfant gay restera invisible à tous, y compris aux autres, qu'il ne verra donc pas. L'homosexualité est un pays étranger dont les plus jeunes citoyens ignorent tout, jusqu'à l'existence de semblables. Et racle, racle, Ferdinuche, les fonds d'armoire de l'Histoire où on a camouflé nos exploits pour ne nous laisser que la honte. García Lorca, je savais, j'ai un peu lu, quand même! Tom Cruise Will Smith George Clooney? Quand tous les autres sont nés dans un milieu pareil à eux, créant une proximité qui les protège, moi je n'ai qu'à me taire. Cette obligation de silence me signale que je suis le réprouvé des réprouvés. Les Noirs ont des parents noirs. Les Roms ont des parents roms. Les Juifs ont des parents juifs. Les gays ont des parents hétéros.» Et Ferdinand se répétait ce raisonemment, et quand il était achevé se le répétait encore (pp. 61-62)

«... Il peut y avoir des ruptures d'amitié, aussi violentes que des ruptures d'amour. L'amitié est une forme d'amour. On dit "amitié" par une nuance déplorable.» (p. 76)

«Et le bonheur est d'aimer bien plus que d'être aimé», Stendhal, Voyage dans le midi de la France, Proust aurait dit le contraire. (p. 96)

Le français est peut-être la seule langue qui dispose de deux mots pour désigner l'action incontrôlée du cerveau pendant le sommeil et à certains moments de la vie éveillée, «rêve» et «songe». Nous appliquons «rêve» à ce que les autres langues appellent «dream», «Traum», «sueño», «sogno». Il y a dans «songe» une teinte de réflexion que n'a pas «rêve», plus passif. Un cadre commercial français peut dire: «J'ai songé à ceci» en proposant une idée dans une réunion, un cadre britannique ne pourrait pas dire: «I dreamt of this scheme.» Cela signifierait presque le contraire, qu'il a réfléchi à quelque chose d'irréalisable. Un des principaux traducteurs français de A Midsummer Night's Dream (Le Rêve d'une nuit du milieu de l'été) l'a rendu par: Le Songe d'une nuit d'été. Il n'est pas indifférent que ce François-Victor Hugo ait été le fils de Victor Hugo. Hugo était un homme qui croyait fortement au songe et à sa puissance (il était très pour la puissance). Le songe était pour lui la pensée des hommes se rapprochant des dieux. (pp. 224-225)

«... La différence entre le capitalisme et le communisme est que le capitalisme est une bureaucratie par moments plus rentable.» (p. 303)


Uma última nota. Não posso deixar de congratular-me com a referência de Charles Dantzig a António Botto e às suas Canções. Os poetas portugueses começam a ser citados nas obras de ficção francesas. Os últimos livros que foram objecto de comentário neste blogue, Boussole, de Mathias Énard e Retour à Duvert, de Gilles Sebhan, mencionam com destaque, especialmente o primeiro, o nome e a obra de Fernando Pessoa.


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