terça-feira, 10 de abril de 2012

"THE ECONOMIST", A "PRAVDA" DO CAPITAL

France in denial

Pelo seu interesse, transcrevemos o editorial de Laurent Joffrin no nº 2474 do Nouvel Observateur, de 5 a 11/4/2012:

Ces Français, décidément, sont très nuls. Ce peuple qui se prétend le plus politique de la terre a accouché d'une classe politique lamentable, dont les programmes sont plus atterrants les uns que les autres. Songez-y un instant : alors que la crise sévit, que la menace de la dette est terrifiante, les candidats en présence prévoient tous d'augmenter ou de maintenir les dépenses publiques, de taxer les riches, de brimer les entreprises et de conserver à l'Etat le rôle exorbitant qu'il joue dans l'économie. Sarkozy ? Hollande ? Mélenchon ? Le Pen ? Pas un pour racheter l'autre, ils vont tous dans le mur. What a pity !

Ainsi s'exprime en substance l'hebdomadaire mondialement connu "The Economist" dans un article au titre explicite : "France in denial", autrement dit : "La France dans le déni", c'est-à-dire dans le déni des réalités économiques les plus élémentaires. Article aussitôt repris en France sur le thème à succès : "Décidément, nous les Français, nous sommes très nuls." Article aussitôt commenté dans les milieux dirigeants, sur le thème : "Décidément, ils sont très nuls (au choix : les politiques, les électeurs, les journalistes, etc.)."

"The Economist", perroquet journalistique

Faut-il s'en alarmer ? Avant de répondre, il faut savoir qui attaque. "The Economist", contrairement à ce que beaucoup de Français pensent, n'a rien d'un journal impartial. Fondé au XIXe siècle pour soutenir par tout moyen le libre-échangisme et l'économie de marché, il défend les thèses les plus libérales avec une rigidité exemplaire. Quels que soient l'année, la saison ou le siècle, "The Economist", perroquet journalistique, soutiendra qu'il faut diminuer les impôts, alléger les règlements, réduire le rôle de l'Etat, faire reculer les funestes idées d'égalité ou de justice.

Et surtout oublier Keynes et tous les socialisants de la terre. Périodique militant et dogmatique, "The Economist" arbore une couverture pleine d'esprit. Mais ses articles, tous issus du même moule (et non signés pour cette raison), défendent depuis un siècle et demi les mêmes idées sommaires et immobiles. On le présente comme la bible des économistes. C'est la "Pravda" du capital.

Ils n'avaient rien vu venir en 2008

Un petit tour sur son site internet nous éclaire d'ailleurs sur sa compétence. Au début 2008, publiant ses prévisions annuelles, "The Economist" ne voit rien venir de la crise financière qui allait se déclencher six mois plus tard et prédit une année exceptionnelle pour la Bourse, alors qu'au mois de septembre suivant se déclenchait le plus grand krach boursier depuis 1929. Belle leçon de lucidité...
Le diagnostic qu'il pose sur la France est à l'avenant : comme toujours, il faut couper les dépenses publiques, supprimer les protections du travail, abaisser la taxation des riches, faire reculer l'Etat. Sinon le verdict des marchés jettera la France dans le cul-de-basse-fosse où croupit déjà la Grèce. "The Economist" omet deux choses : le programme des deux principaux candidats prévoit une réduction progressive des déficits sur quatre ou cinq ans, l'un par réforme fiscale, l'autre par limitation des dépenses. Aller plus vite - "The Economist" l'oublie - c'est risquer la récession, qui rendra tout impossible, dans un processus à la grecque.

Pour le reste, les deux candidats proposent d'aider l'industrie, de promouvoir les PME, de relancer la recherche, de moderniser l'éducation. Est-ce stupide ? On peut certainement faire mieux, on peut surtout prévoir la réforme de l'Etat, grande absente du débat. Mais on ne doit pas se plier bêtement aux préjugés d'un petit groupe de talibans du libéralisme. Et comme tout en France finit par des chansons, en voici une : "Et merde au journal d'Angleterre, qui nous a déclaré la guerre..."

2 comentários:

zephyrus disse...

A ler:

http://www.guardian.co.uk/commentisfree/cifamerica/2012/apr/05/us-sexual-humiliation-political-control

Anónimo disse...

Já há muito que sabíamos que, esse jornal, verdadeiro pasquim do capitalismo mais desenfreado, se entretinha com essa diatribes sobre tudo o que tenha a ver com não taxar os ricos e afins.
É mais uma "boutade" do lado de lá do canal, agora, para chatear os francese.
Marquis