A partir de uma referência no blogue "Árvores Despidas", de Felipe de Araújo Ribeiro.
« Nous ferons un État islamique jusqu’au Liban, où ils ont des putes et des casinos »
OLJ/AFP | 10/08/2012
Un homme armé disant appartenir à un groupe jihadiste nommé "Shura
Taliban Islam" est assis devant un graffiti disant qu'"Il n'y d'autre
Dieu que Dieu" le 21 juillet 2012, au poste frontière de Bab el-Hawa,
entre la Syrie et la Turquie. AFP/BULENT KILIC
Affalé sur un matelas, Mohammad Sensaoui ponctue ses phrases avec
une baguette. « Vous voyez, j’ai une barbe et pas de moustache. Normal,
je suis salafiste », dit ce rebelle syrien. Autour de lui, des
combattants islamistes et une poignée d’étrangers. Ces combattants
contrôlent depuis juillet Bab el-Hawa, un poste-frontière entre la Syrie
et la Turquie. Ils sont quelques dizaines, régulièrement bombardés par
les chars de l’armée régulière. Le drapeau islamiste noir à lettres
blanches claque au sommet du campement. Une quinzaine d’hommes en armes,
la plupart syriens, dorment ou jouent avec leur kalachnikov. À l’écart,
certains n’ont pas l’air du coin.
« Nous ferons un État islamique jusqu’au Liban, où ils ont des
putes et des casinos », lance Mohammad Sensaoui. Cet ancien entraîneur
de natation a combattu à Damas. Il vitupère l’Occident et l’armée
syrienne. Et les homosexuels « iraniens » dont il imite la copulation en
se frottant les paumes. À l’intérieur du poste-frontière, des
bouteilles de whisky brisées jonchent le sol près du Duty Free pillé par
les rebelles. Sur un mur : « L’islam est la solution. » « Quand nous
gagnerons, ce sera œil pour œil. Ceux qui se rendront seront pardonnés,
les autres seront tués », dit-il.
Les rebelles contrôlant le poste-frontière sont commandés par
un ancien dentiste syrien, Mohammad Firas, qui dirige le « Conseil
consultatif national », une appellation courante pour les groupes
islamistes, et revendique 10 000 combattants. Il minimise l’importance
de l’Armée syrienne libre, « un groupe parmi d’autres », et annonce déjà
une lutte pour le pouvoir. « On verra après la chute du régime qui est
le plus fort sur le terrain et qui peut gouverner le pays », dit-il.
« Nous ne représentons pas el-Qaëda en Syrie. Nous menons des opérations
à Idleb, Homs, Hama, Alep et Damas. Notre objectif est de propager
notre mode de vie et de combattre l’armée », explique-t-il.
Depuis plusieurs semaines, les médias occidentaux font état d’une
présence grandissante de combattants islamistes. Mais les combattants
étrangers sont rares, et la majorité des groupes armés n’est pas
constituée d’islamistes. À Anadane, à l’ouest d’Alep, un officier
supérieur déserteur se dit « contre les islamistes ». « Sur 4 000 à
5 000 rebelles à Alep, 50 à 100 ont un programme islamiste radical »,
relativise le chef du Conseil militaire rebelle d’Alep, le colonel Abdel
Jabar al-Oqaïdi.
Pour Peter Harling, analyste à l’International Crisis Group, « le
spectre va de la rébellion classique aux groupes jihadistes radicaux
qui ont recours à la rhétorique et aux symboles d’el-Qaëda ». « Les
groupes jihadistes ont gagné en visibilité et en poids. Mais
militairement, ils jouent les seconds rôles », ajoute-t-il. Hassan Abou
Haniyeh, un expert des groupes islamistes à Amman, rappelle que, « de
2003 à 2006, la plupart des jihadistes se rendant en Irak venaient de
Syrie ». Ces groupes ont longtemps été dirigés en sous-main par les
services de renseignements syriens. Mais ils ont pris leur indépendance.
« Toutes les conditions sont réunies pour qu’el-Qaëda et les salafistes
s’enracinent dans le pays. Le régime a perdu des pans entiers du pays
et el-Qaëda s’implante justement quand il n’y a plus d’État »,
rappelle-t-il.
1 comentário:
Trata-se de uma notícia elucidativa. Que põe de sobreaviso os envolvidos neste conflito. Uma onda imparável de falso puritanismo que importa deter.
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