segunda-feira, 6 de agosto de 2012

O REMÉDIO CONTRA A DÍVIDA


Pela sua importância, transcrevemos o editorial de Laurent Joffrin, publicado no Nouvel Observateur desta semana (nº 2491 - 2 a 8 de Agosto 2012):




BCE : le vrai remède contre la crise de la dette

En dépit du dogme libéral, racheter les bons émis par les Etats permettrait de desserrer le carcan qui les emprisonne.

Georges Brassens a raconté l'histoire de Corne d'Aurochs, ce personnage buté, mort pour avoir refusé le médicament dû à un Allemand. L'Europe aujourd'hui risque le même sort. Elle refuse de prendre le médicament qui la sauverait parce qu'il est dû à un Anglais : John Maynard Keynes. Un préjugé stupide empêche en effet les gouvernements européens voués à l'orthodoxie libérale de se dégager de la crise de la dette.

On ne le répétera jamais assez : il leur suffirait pourtant de demander à leur banque centrale de financer les Etats endettés. Le fardeau qui les paralyse serait allégé et les marchés qui craignent la faillite de leurs débiteurs seraient rassurés. Seulement voilà, il faudrait contredire l'establishment bancaire et abjurer le dogme qu'il impose depuis des décennies aux peuples.

Trois solutions
Il n'y a pourtant pas 100 solutions pour sortir du piège. Si l'on excepte la condamnation des créanciers pour sorcellerie, la saisie des biens des Templiers ou la guerre de conquête, qui permettaient autrefois aux rois endettés de faire face, on ne trouvera que trois remèdes.

1. Poursuivre dans la voie choisie depuis deux ans, c'est-à-dire exiger des peuples une livre de chair. Outre que cette politique d'austérité provoque des souffrances inédites en Europe depuis la guerre, elle est en passe de plonger le continent dans une récession qui asséchera les recettes fiscales et rendra le remboursement encore plus difficile. On choisit l'austérité pour éviter la banqueroute. On aura l'austérité et la banqueroute.

2. On peut déclarer qu'on ne paiera pas. Les pays les plus atteints, la Grèce en tête, annonceraient un beau matin qu'ils renoncent à rembourser leurs créanciers. Outre que ces créanciers ne sont pas tous riches et que le défaut appauvrirait d'un coup une partie des classes moyennes, les pays concernés se couperaient de tout crédit. Qui prête à un mauvais payeur ?
Pour continuer à verser les salaires de leurs fonctionnaires, il leur faudrait rétablir leur monnaie nationale, sérieusement dévaluée, autrement dit faire voler en éclats la zone euro. Cette panique égoïste créerait un pandémonium financier et ferait reculer l'Europe politique de 30 ans.

3. La troisième solution, si elle n'a rien d'enthousiasmant, est la seule raisonnable. Comme le fait la Réserve fédérale, comme le fait la Banque d'Angleterre, la Banque centrale européenne serait conviée poliment mais fermement à racheter les bons émis par les Etats. Les créanciers auraient la certitude de revoir la couleur de leur argent et les Etats verraient se desserrer le carcan qui les emprisonne.

Les banquiers décident à la place des électeurs
Gouvernements et marchés en seraient confortés et les peuples appelés à un effort supportable, en lieu et place d'une austérité mortifère. Bien sûr, c'est un expédient. Il ne dispense d'aucune réforme de structure, celle qui rééquilibrerait le budget à terme ou celle qui verrait les marchés remis à leur place par une régulation sérieuse.
Bien sûr, il y faudrait une prudence de chat pour éviter que la création monétaire induite ne débouche sur une crise inflationniste. Mais il y a de la marge. Nous sommes en déflation. Brandir aujourd'hui le risque d'inflation, c'est dénoncer les risques de la chaleur en plein hiver.
Irréalisme ? Cette solution est si peu utopique qu'elle est déjà mise en oeuvre par la BCE de Mario Draghi, mais au seul profit des banques, qui peuvent réclamer àla BCE un financement illimité. On refuse d'en étendre le bénéfice aux peuples. Rien d'étonnant : dans ce monde dominé par lafinance, les banquiers continuent de décider à la place des électeurs. A quand le sursaut ?
=&


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