No "Magazine Littéraire" deste mês de Setembro (nº 571), o director editorial Maurice Szafran publica na última página a
crónica que se transcreve:
Naufrage d'un intellectuel
Par Maurice Szafran
Ma
génération doit beaucoup à Edgar Morin. C'est notamment avec lui, grâce
à sa réflexion sur les sujets les plus divers et à ses livres, que nous
avons appris à penser un peu moins... faux. Après avoir refermé Autocritique,
nous n'avions plus le droit d'entretenir la moindre illusion sur la
véritable nature (criminelle à tant de points de vue) du communisme ; La Rumeur d'Orléans
nous fut d'un précieux secours, retirant l'illusion qu'après Auschwitz
l'antisémitisme s'était dissous à jamais en Occident et en Europe ; avec
Vidal et les siens, saga familiale, Morin nous rappela à la
fois qu'il écrivait somptueusement bien et que notre destin individuel
et collectif dépendait aussi, peut-être même avant tout, de nos racines,
familiales et autres. Je n'insisterai pas sur le rôle précurseur de
Morin dans la prise de conscience écologiste, Morin qui jamais - et ils
sont fort peu nombreux dans ce cas - ne tomba dans le dogmatisme et le
verbiage antiscientifique.
Depuis fort longtemps certes, nous avions choisi de passer outre la
phobie anti-israélienne de Morin. Dans son cas, il ne s'est jamais agi
de dénoncer, à raison, l'idéologie ultra agressive de la droite
nationaliste en se rangeant, par exemple, aux côtés des militants de La
Paix maintenant ; non, c'est l'essence même d'Israël, d'un État juif,
que Morin a toujours remis en cause. Sa maladie sénile d'un gauchisme
persistant. Cela serait sans importance si, par glissements successifs,
il n'appliquait désormais cette grille de lecture gauchisto-mécanique,
et, disons-le, débile, à l'islamisme terroriste et aux tueurs de Daech.
Pour le détecter, il aura donc suffi d'un tweet, cette expression
nouvelle des intellectuels branchés, quelques signes pour exprimer une
pensée a priori complexe. Cette « pensée » - les guillemets
sont indispensables - renvoient bourreaux et victimes dos à dos : « Les
barbares tuent indistinctement par attentats suicides, les civilisés
tuent indistinctement par missiles et drones. »
Désagrégation de la pensée. Confusion volontaire entre bourreaux et
victimes. Edgar Morin, nouvelle recrue, de choix celle-là, des
islamo-gauchistes, ceux-là mêmes qui ont pour fonction idéologique de
dédouaner, d'excuser l'égorgeur de Daech, de lui trouver, avec une
dialectique stupide parce que mécanique, des excuses sociales, des
justifications culturelles.
Mais comment l'auteur d'Autocritique, cette confession
prémonitoire, peut-il à ce point s'égarer et, conséquemment, tromper ses
lecteurs, les plus lucides d'entre eux étant atterrés, désolés de
constater pareil naufrage ?
Passons au plus vite sur les explications convenues - l'obsession
anti-occidentale d'un vieux tiers-mondiste qui n'a pas vu le temps et
l'histoire passés ; la recherche désespérée d'un prolétariat de
substitution, réunissant d'abord les immigrés du Maghreb, du
Proche-Orient et d'Afrique, pour la plupart d'entre eux musulmans ; la
conviction, partagée avec Michel Onfray notamment, que la responsabilité
première de cette « barbarie » (Morin utilise le mot) pèse davantage
sur les Bush et leurs alliés que sur les califes et les émirs de Daech.
Thèses et thèmes éculés d'un penseur qui, désormais, pense fermé, d'un
penseur qui s'interdit la prise en compte du réel pour s'en tenir à
renvoyer dos à dos le bourreau et la victime - une manière, même pas
habile, de dédouaner l'assassin.
Il est nécessaire d'insister : Edgar Morin occupe et occupera une
place importante dans la pensée française au XXe siècle. Mais subsistera
aussi cette tache : un jour, il aura accouru au secours des fanatiques
musulmans et de leurs communicants, les islamo-gauchistes. Oui, une
tache.
* * * * *
Uma leitura objectiva permite concluir que se trata mais do naufrágio do jornalista Maurice Szafran do que do intelectual Edgar Morin. Não conheço Szafran, mas é lícito suspeitar que se trata de um caso de islamofobia, para resumir, numa palavra, aquilo que penso do texto.
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