quinta-feira, 13 de maio de 2010

NA MARGEM


O historiador britânico Tony Judt, professor da New York University e especialista de história da Europa, que se encontra agora gravemente enfermo, afectado por uma doença neuromuscular degenerativa - esclerose lateral amiotrófica - tem publicado recentemente, na New York Review of Books, de que é colaborador habitual, uma série de textos de memórias e reflexões sobre o mundo, um dos quais o último número (Nº 2374) do Nouvel Observateur publica, sob o título "Mes identités".

Nem sempre concordando com as opiniões de Tony Judt, consideramos este texto de particular importância, pelo que transcrevemos, na impossibilidade de apresentar a totalidade do escrito, o primeiro e o último parágrafo:

"L'«identité» est un mot dangereux. Il ne connaît plus d'usage respectable. En Grande-Bretagne, les pontes du néotravaillisme, non contents d'avoir installé plus de caméras de surveillance que dans aucune autre démocratie, ont voulu (jusqu'ici en vain) saisir comme prétexte la «guerre contre le terrorisme» pour imposer la carte d'identité obligatoire. En France et aux Pays-Bas, le «débat public» fabriqué de toutes pièces sur l'«identité national» n'est que le masque transparent d'une exploitation politique du sentiment anti-immigrés et un subterfuge grossier pour désamorcer les inquiétudes nées de la situation économique en faisant des minorités un bouc émissaire. En Italie, en décembre dernier, la politique d'identité s'est réduite, dans la région de Brescia, à des perquisitions systématiques visant à débusquer des Noirs indésirables: les autorités locales, sans aucune honte, avaient promis à la population un «Noël blanc»."

. . . . . .

"Être danois ou italien, américain ou européen ne sera plus simplement une identité, mais un rejet et un reproche pour tous ceux qui en sont exclus. L'État, loin de disparaître, va peut-être enfin jouir de son plein pouvoir: les privilèges de la citoyenneté, les droits de résidence garantis par un titre de séjour seront brandis comme autant d'armes politiques. Les démagogues intolérants des démocraties existantes exigeront des «tests» - de culture, de langue, d'attitude - pour décider si les immigrés, dont c'est le seul espoir, méritent l'identité britannique, néerlandaise ou française. C'est déjà le cas. Dans ce meilleur des siècles, ils nous manqueront, les tolérants, les marginaux: le people des marges. Mon peuple."

Todo o texto revela uma particular lucidez, talvez ainda mais aguda do que o habitual, porque o autor se encontra próximo do fim. Nesta Europa e neste mundo, governados nos últimos anos por indivíduos sem escrúpulos, sem pensamento, sem cultura, sem ética, muitos dos quais verdadeiros criminosos de guerra, a reflexão de Tony Judt merece uma especial atenção. Por isso transcrevemos estes dois trechos, convidando os leitores que o possam fazer a ler na íntegra tão pertinente artigo.

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