terça-feira, 23 de outubro de 2018

O ASSALTO À EUROPA





Foi publicado recentemente um livro interessantíssimo e de grande lucidez sobre o movimento migratório africano em direcção à Europa. É seu autor Stephen Smith, professor da Universidade de Duke, nos EUA, escritor e jornalista, e intitula-se La Ruée vers l'Europe.

Nesta obra de percuciente actualidade, que recebeu o Prix du Libre Géopolitique 2018, Stephen Smith aborda a multiplicação exponencial da população africana e o seu êxodo para outros continentes, designadamente para a Europa. Esta migração em massa, pela sua amplitude e pelas suas condições, constitui um dos maiores desafios do século XXI.

A União Europeia conta hoje com 510 milhões de habitantes, envelhecendo; a África com 1.250 milhões, dos quais 40% com menos de 15 anos. Em 2050, 450 milhões de europeus estarão em frente de 2.500 milhões de africanos. Até 2100, 3 em cada 4 pessoas que vierem ao mundo nascerão ao sul do Sahara.

Ao sair da pobreza absoluta, a África põe-se em marcha. Num primeiro tempo, o desenvolvimento desenraíza: dá a um maior número os meios de partir. Se os africanos seguirem o exemplo de outras partes do mundo em desenvolvimento, a Europa contará dentro de 30 anos com 150 a 200 milhões de afro-europeus, contra os 9 milhões actuais.

Uma pressão migratória desta amplitude vai submeter a Europa a uma prova sem precedentes. O Estado-providência sem fronteiras é uma ilusão ruinosa. Querer fazer do Mediterrâneo o fosso de uma "fortaleza Europa" erguendo à volta do continente da opulência e da segurança social muralhas  - barreiras de arame, uma parede de dinheiro, pagamento aos Estados policiais de primeira linha para conterem o fluxo  - corrompe os valores europeus.

O egoísmo nacionalista e o angelismo humanista são claramente perigosos. Orientado pela racionalidade dos factos, este ensaio de geografia humana assume a necessidade de arbitrar entre interesses e ideais.

Porque seria fastidioso encher este texto com números, indicaremos, apenas por curiosidade, algumas cifras e observações do livro.

- Entre 1930 e 2050, a população africana na Europa multiplicar-se-á 16 vezes. A título de comparação, o coeficiente multiplicador da população francesa será de 1,7 - entre 1930 (41,5 milhões) e 2050 (70 milhões) (p. 38)

- Antes deste grande movimento, o número de habitantes ao sul do Sahara cresceu apenas , em quatro séculos (1500 a 1900) 20%, passando de 80 a 95 milhões, enquanto no mesmo período a população europeia, e também a chinesa, quintuplicou. Uma das grandes explicações para esta estagnação multissecular é o comércio de escravos. A deportação, durante mais de um milénio (séculos VII a XIX) de cerca de 28 milhões de africanos, vendidos como escravos, constituiu um traumatismo demográfico maior para a parte subsahariana do continente. Homens, e em menor escala mulheres e crianças, foram arrancados às suas terras e às suas comunidades, vítimas de quatro tráficos: o do interior da África; o tráfico transsahariano com destino aos países da periferia mediterrânica; o tráfico dito "árabe" através do Oceano Índico; e, finalmente, o tráfico transatlântico ou "triangular", assim chamado porque os navios com negros, sempre carregados, circulavam entre a Europa, donde traziam as mercadorias cobiçadas como tecidos, ferro, pérolas, a África, onde embarcavam os escravos, e as Américas, donde traziam de volta o açúcar para o Velho Continente. (p. 39)

- Há hoje na China, entre os menores de 20 anos, mais 35 milhões de rapazes do que raparigas. (p. 66)

- Para definir os contornos do continente a emergir sob os nossos olhos pode comparar-se a África cinquenta anos antes das independências com a África cinquenta anos depois das independências, através de dois filmes em que a tela narrativa se sobrepõe: Out of Africa (1985), de Sydney Pollack e White Material (2009), de Claire Denis. (p. 108)

- «Dans La Mondialisation de l'inégalité, paru en 2012, François Bourguignon, ancien économiste en chef de la Banque mondiale puis directeur de l'École d'économie de Paris, a démontré qu'il s'agit là d'un fait objectif et d'une tendance lourde. En effet, le fossé qui s'est creusé depuis le début du XIXe siècle entre le revenu par tête d'habitant dans les pays du Nord et du Sud a atteint son paroxysme en 1980; depuis, il s'est comblé au point de revenir au niveau qui fut le sien en 1900; en même temps, le différentiel de revenus s'est considérablement aggravé à l'intérieur des pays du Nord comme du Sud. En Asir et en Amérique latine, des centaines de millions de personnes sont sorties de la pauvreté absolue cependant que l'emploi s'est précarisé pour les moins qualifiés dans les pays riches (selon le philosophe allemand Peter Sloterdijk, ils ont perdu leur "rente de civilisation"). (p. 140)

- «Du fait du djihadisme, l'islam est sur surveillance en Europe. Mais le débat soulevé par Le Nouveau Pouvoir, l'essai de Régis Debray publié en 2017, a attiré l'attention sur la marche triomphale parallèle du "néo-protestantisme pentecôtiste" dans les banlieues françaises. Non pas que le protestantisme évangélique, au demeurant d'une grande diversité, puisse être assimilé à du terrorisme chrétien. Cependant, la "fille aînée de l'Église" étant cacochyme et toute foi born again facilement percue en France comme une "américanisation" prosélyte, la multiplication des temples pentecôtistes constitue un défi pour la société française. En témoigne la réaction d'Olivier Abel, professeur à la faculté de théologie protestante de Montpellier. Dans une tribune parue dans Le Monde, le 30 août 2017, il estimait qu'il y avait "une sorte de fracture culturelle profonde entre le protestantisme européen et le protestantisme américain et mondialisé, qui nous revient par les anciennes colonies, l'Afrique, l'Amérique latine, la Chine bientôt. (...) L'Afrique qui vient sera une Afrique massivement néo-protestante. Kinshasa, qui est la plus grande ville francophone du monde, plus grande que Paris, est à majorité protestante. Les Français n'imaginent pas la bombe démographique néo-protestante qui leur arrive. Il y aura un énorme travail pour préparer les chemins d'une acculturation réussie, elle passera par l'éducation populaire, la musique et tous les arts vivants, mais aussi par la théologie, que l'on avait déjà mis au placard."» (pp. 167-8)

- Até 2050 deverão embarcar para a Europa cerca de 150 milhões, se a África seguir o exemplo do México, emergindo da pobreza absoluta. (p. 178)

- «La Mare nostrum que se partagent l'Afrique, l'Europe et le Proche-Orient n'est pas seulement un lieu de mémoire ou, de nos jours, une mer à traverser à bord d'embarcations de fortune. C'est aussi une rade géante pour les bateaux fantômes des imaginaires collectifs. Sur les mêmes plages entre Nice et Toulon où des colonisés venus libérer "leur métropole" sautèrent à terre, l'écrivain Jean Raspail a déversé en 1973 - l'année du "choc pétrolier", qui sonna le glas des Trentes Glorieuses et de l'appel à la main-d'oeuvre immigrée... - un million de "miséreux" qui allaient submerger la France et emporter la civilisation occidentale. Il le fit dans une ouevre de fiction, Le Camp des saints, en multipliant les références à l'Apocalypse de saint Jean. Je ne mentionne son libre ici ni pour relancer la polémique qu'il a suscitée, et continue de nourrir au fil de ses rééditions, ni pour jouer à cache-cache avec cette allégorie et la réalité [Paru dès 1975, The Camp of The Saints est une source de référence constante de Stephen Bannon, l'ancien "conseilleur stratégique" de Donald Trump à la Maison Blanche et maître à penser de la "droite alternative" - alt-right - américaine.]; à mes yeux, ce roman n'est pas devenu une "prophétie" parce qu'un million de migrants ont traversé la Mediterranée en 2015. Mais Le Camp des saints - et c'est là son intérêt - réactualise l'imaginaire d'une "invasion barbare", de la même façon que Soumission, le roman de Michel Houellebecq narrant l'arrivée au pouvoir en France d'islamistes "modérés", réactualise l'imaginaire d'une conquête musulmane. Dans les deux cas, l'avenir effraie d'autant plus qu'il conjugue le révisionisme historique au futur antérieur: le lecteur est plongé dans un monde où Charles Martel aura été battu à plates coutures, où l'Europe, assaillie par Attila et les Huns, se sera couchée aux champs Cataluniques...» (pp. 187-8)

- Em 1900, um quarto da população mundial era europeia; em 2050, os europeus não serão mais do que 7%, e cerca de um terço terá mais de 65 anos. (p. 203)

- Entre os Trópicos de Câncer e de Capricórnio, 4 africanos em cada 10 têm menos de 15 anos; e 7 em cada dez menos de 30 anos. (p. 224)

- «Que le nombre des demandeurs d'asile en Europe ait atteint un sommet en 1992, avec 670 000 requêtes, s'explique par la crise de l'ex-Yougoslavie. Mais le monde est-il devenu tellement plus dangereux depuis la fin de la guerre froide, y compris dans de nouvelles démocraties au sud du Sahara, telles que le Sénégal, la Côte d'Ivoire, le Ghana ou le Nigeria, pour expliquer que les demandes d'asile soient passés, depuis 1983, de 80 000 à 1,2 millions en 2016? La même année, 80% des demandeurs étaient âgés de moins de trente-cinq ans, et près de 70% d'entre eux étaient des hommes. Ce n'est pas la démographie des canots de sauvetage... Aussi, toujours en 2016 et selon l'Eurostat, un peu plus de 80% des demandes d'asile dans l'UE ont été rejetées. Mais ce n'est ni une solution - compte tenu de l'impossibilité de rapatrier des centaines des milliers de personnes dans des pays qui, parfois, refusent de les réadmettre - ni justice. Car la reconnaissance du droit d'asile en Europe tourne au jeu d'hasard: si la Bulgarie a débouté 35% des demandes en 2016, la Grande-Bretagne en a rejeté 48%, la France 85%, l'Allemagne 91%, et le Portugal, la Croatie, l'Estonie et la Lituanie en ont refusé la totalité, 100%!» (p. 229)

O autor conclui enunciando os cinco cenários do futuro, cuja descrição não cabe no âmbito deste post:

1) A "Euroáfrica";
2) A "Europa fortaleza";
3) A "deriva mafiosa";
4) O "regresso ao protectorado";
5) A "política de 'bric et de broc' ", a mais compatível com as democracias modernas, e que consiste em combinar todas as opções precedentes sem nunca concretizar totalmente qualquer delas, isto é, fazer um pouco de tudo mas sem excesso.

Muito haveria ainda a escrever sobre o tema, mas os interessados não hesitarão certamente em ler este livro, extremamente bem documentado, de que se deu aqui uma pálida amostra do precioso conteúdo.

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